Conduite de projets innovants

Conduite de projets innovants

Exercer des compétences liées à la conduite de projet

L’objectif de ce module est de permettre aux étudiants d’exercer les compétences liées à la conduite de projet :

  • en confortant leurs capacités de gestion de projet dans toutes ses composantes (organisationnelle, technique, économique, humaine…)
  • en développant leurs capacités de créativité par leur implication dans un processus d’innovation

Ce module s’inscrit dans la formation de l’ingénieur agronome :

  • en complément des capacités acquises au cours des activités de projet du L3 (UE « enjeux et défis de l’ingénieur agronome au 21e siècle » ; UE « introduction à la démarche scientifique » ; UE « analyse territoriale » ; UE « communication et management »)
  • en lien avec l’UC « entreprenariat, management» de M1
  •  en appui des activités de M2 (projets, stage)

Chaque année, l’équipe pédagogique du Génie de l'environnement propose plusieurs thématiques (question et son contexte) à partir de laquelle les étudiants devront identifier une idée d’innovation et organiser son développement.
 

Exemples de projets innovants

Commanditaires
Didier Le Cœur et Ivan Bernez (unité pédagogique d'Agrocampus Ouest "Écologie et santé des plantes") avec la collaboration de Paul Bernard (bureau d’étude DM-Eau)

Descriptif du projet et objectifs
Décrite par le commissariat général au développement durable comme une « action écologique permettant de contrebalancer les pertes de biodiversité dues à des projets d’aménagement, lorsque l’aménageur n’a pu ni éviter ces pertes ni les réduire », la compensation écologique vise à « restaurer ou recréer un milieu naturel en contrepartie d’un dommage à la biodiversité provoqué par un projet ou un document de planification. Elle ne porte que sur l’impact résiduel après les mesures d’évitement et de réduction des impacts, qui sont prioritaires ».
Bien qu'inscrite dans la réglementation depuis plus de 30 ans, la compensation n'a été mise en application que très récemment et semble peu encadrée par la loi. Il y a donc matière à innover !

L’étude d’impact de l’implantation de la ligne B du métro de Rennes impose au maître d’ouvrage une compensation écologique portant sur les impacts directs et indirects des travaux. Le site de compensation a été choisi et une première phase de diagnostic de sa valeur écologique a été conduite fin 2014 par deux étudiantes de la spécialisation « génie de l’environnement ».

Dans la poursuite de ces travaux préliminaires, les objectifs du présent projet sont :

  • de procéder à des inventaires écologiques complémentaires de ceux déjà réalisés, en développant une stratégie globale d’évaluation de la biodiversité en espèces végétales et animales sauvages sur le site,
  • d'analyser ces inventaires pour préciser la répartition spatiale de la biodiversité sur le site, identifier des facteurs liés à cette distribution et estimer les potentialités d'accueil d'espèces sur le site,
  • de proposer, à l’échelle entière du site, un schéma d’aménagement et de gestion favorable au maintien des espèces présentes ou à la colonisation par de nouvelles espèces.

Commanditaires :
Guénola Pérès et Christian Walter (unité pédagogique d'Agrocampus Ouest "Science du Sol")

Descriptif du projet et objectifs :
Le sol est reconnu comme une des composantes majeures des écosystèmes pour la fourniture de biens et de services écosystémiques (production de biomasse, stockage de carbone, régulation hydrique), avec une action fondamentale de la biodiversité sur ces services (MAE, 2005). Or, la dégradation des sols ne cesse de s’accélérer (érosion, compaction, perte de biodiversité..) mettant ainsi en péril la sécurité alimentaire de nombreux pays et menaçant d’autres ressources que sont l’eau et l’air.

L’évaluation de la qualité biologique des sols permet d’évaluer l’impact des pratiques sur les propriétés du sol et notamment son fonctionnement. Parmi les indicateurs disponibles, les indicateurs biologiques (bioindicateurs) sont actuellement en plein essor ; en effet, ils apparaissent complémentaires des indicateurs physico-chimiques et par ailleurs, ils sont reconnus comme intégrateurs car rendent compte de l’état biologique des sols ainsi que de leur fonctionnement et de ce fait la qualité biologique.
Les objectifs du présent projet sont :

  • de réaliser des inventaires de la biodiversité des sols dans des contextes agricoles, en développant une stratégie globale d’évaluation de la biodiversité
  • d’analyser ces inventaires pour identifier les facteurs agricoles impactant ces structures biologiques et estimer le potentiel de restauration de ces communautés
  • d’évaluer l’applicabilité et la transférabilité des outils de caractérisation de la qualité biologique des sols par les utilisateurs de terrain en vue d’une optimisation de l’opérationnalité de ces outils dans le cadre d’un conseil agronomique.

Commanditaires :
Catherine Darrot et Philippe Boudes (unité pédagogique d'Agrocampus Ouest "Sciences Humaines et Territoire")

Contexte du projet :
Ce sujet est proposé et soutenu par le CPIE de Belle-Ile-en-Mer (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement - Maison de la Nature). Le contact sur place sera Guillaume Février, coordinateur du CPIE.
L’agriculture de Belle-Ile-en-Mer repose sur une trentaine d’exploitations agricoles aux productions assez variées et tournées majoritairement vers le modèle intensifié-spécialisé pratiqué sur le continent : en matière de productions, on n’observe autrement dit pas de « spécificité ilienne ». La déprise foncière est importante, avec des surfaces agricoles retournées à la friche assez importantes, sous l’effet des départs en retraite d’agriculteurs qui ne sont pas remplacés.
En revanche, ces exploitations doivent faire face aux contraintes liées à la situation d’île lorsqu’il s’agit de l’organisation économique de leurs filières : autant pour l’amont (achat d’intrants) que pour l’aval (vente des produits agricoles sur le continent), les exploitations sont dépendantes du transport par bateau, qui génère à la fois une forte contrainte matérielle et un surcoût financier conséquent. Jusqu’ici, ce surcoût était partagé entre la puissance publique (2/3 de la dépense) et les agriculteurs (1/3). Cependant, la contribution publique menace de s’amenuiser ou de disparaître à très court terme, menaçant du même coup l’avenir de l’agriculture de Belle-Ile, en particulier pour les filières bovines très dépendantes de ce transport (livraison de lait frais à la laiterie et abattage des animaux, situés sur le continent). En dépit du potentiel saisonnier très important de débouchés liés au tourisme ilien, seule une proportion minime des produits agricoles de Belle-Ile est pour le moment commercialisée sur place sans transport vers le continent.

Descriptif du projet :
Dans ce contexte, le travail des étudiants portera sur l’élaboration de scénarios innovants d’avenir pour l’agriculture de Belle-Ile. Ces scénarios seront centrés sur des choix de structuration de filières agricoles, soit en les déclinant production par production, soit en recherchant des synergies entre filières (y compris éventuellement avec les filières de pêche et coquillages basées dans l’ile). Les étudiants s’attacheront ensuite à détailler ces scénarios, de l’amont à l’aval, en pointant les évolutions nécessaires, les bénéfices attendus, les formes productives et organisationnelles que cela implique (structures agricoles, occupation foncière…).
Pour ce faire, les étudiants commenceront par établir un panorama relativement détaillé des productions et filières agricoles de Belle-Ile, à partir de documents et d’entretiens téléphoniques.
 

Commanditaires :
Laurent Grimault du Centre de Ressources et d'Expertise Scientifique sur l'Eau de Bretagne (CRESEB)

Description et objectifs :
Différents projets et actions sont en cours en Bretagne ou Normandie concernant la place de l'arbre rivulaire sur les têtes de bassin versant ou pour accompagner la restauration de la morphologie des cours d'eau :
Un projet portant sur la fermeture des têtes de bassin versant : Les zones de sources du Blavet, de l’Hyères, de l’Aulne, du Léguer et du Guic constituent une large zone homogène du Centre Bretagne. Ces têtes de bassins versants sont globalement relativement préservées, plusieurs tendances sont néanmoins observées et les gestionnaires et acteurs locaux s’interrogent sur l’évolution de ces milieux à moyen terme. L’évolution des pratiques agricoles et, plus globalement, du contexte socioéconomique rural, a entraîné l’abandon de bon nombre de parcelles humides. Cet abandon se concentre au niveau des têtes de bassin versant entraînant un enfrichement par les ligneux conduisant à la fermeture du milieu. Ainsi, un projet pour un LIFE Biodiversité « Têtes de bassins versants du Centre Bretagne » est en cours de construction avec les acteurs des territoires impliquant différentes équipes scientifiques. Ce projet vise notamment à mesurer l’impact de différentes modalités de gestion ou de non gestion des têtes de bassin versant : de la ripisylve, de la zone riparienne et des zones humides. Ceci afin de suivre les incidences sur la biodiversité, les cours d’eau, la qualité de l’eau et les évolutions associées aux aménagements pour améliorer les
continuités biologiques et sédimentaires.

En situation de miroir par rapport à la celle précédente, la Restauration Ecologique Passive (REP), testée sur différents cours d'eau permet au travers d'une correction minimale de l’environnement physique d'initier le recouvrement du biotope. Les arbres peuvent alors constituer un levier physique de la restauration de la morphologie du cours d'eau tout en constituant un support de la biodiversité.

Par ailleurs, une réflexion est en cours sur le recensement et l'identification d'indicateurs de suivis simples et pertinents pour évaluer l'impact des actions de restauration de la morphologie des cours d'eau à différentes échelles. Ceci afin de fournir des outils pour les acteurs du territoire et évaluer avec l'aide d'équipes scientifiques l'impact des actions de restauration engagées en Bretagne.

Ainsi le sujet proposé vise à évaluer dans quelle mesure, selon quelles modalités et dans quel(s) objectif(s) l'arbre rivulaire peut constituer un indicateur pertinent pour renseigner sur la qualité hydromorphologique de certains cours d'eau ? Ce projet viserait à fournir des premiers éléments pour évaluer l'intérêt, la faisabilité et les potentialités de l'arbre comme indicateur de suivi. L’objectif du présent « projet innovant » est d’élaborer, et de tester sur quelques ruisseaux de Bretagne & Normandie, une nouvelle méthode d’évaluation du rôle de l’arbre en berge, pour une reconquête de la morphologie des ruisseaux.

Ce projet serait conduit en 3 temps : synthèse bibliographique, visites/tests sur le terrain et échange avec les acteurs de l'eau (techniciens de rivière intéressés notamment).
 

Commanditaires :
Didier Le Cœur et Ivan Bernez (unité pédagogique d'Agrocampus Ouest "Écologie et santé des plantes") avec la collaboration de Jean-Yves Morel (Association l’ Arbre indispensable)

Résumé et objectifs :
L’association « l’Arbre indispensable » réunit des professionnels de l’arbre, de la forêt ou du bois, des naturalistes, des architectes, des amateurs éclairés … Son objet porte sur la protection et la valorisation du bocage et de l’arbre dans leurs contextes et dans toutes les fonctions et dimensions qui leur sont associées : environnementales, sociales, économiques, culturelles et patrimoniales …

L’association a comme projet de publier une charte qui se donne pour ambition d’aider à faire émerger des réflexions et des propositions locales dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, de l’aménagement du cadre de vie, de la préservation de la biodiversité, de la reconquête de la qualité de l’eau, de la prévention des crues et inondations, de l’érosion et de la dégradation des sols …

L’objectif du présent « projet innovant » est d’élaborer, et de tester sur un petit territoire du département de l’Ille et Vilaine, une nouvelle méthode d’évaluation de la qualité des haies, qui, en plus des services classiques généralement abordés, prenne en compte, de manière originale les valeurs alimentaires et d’oeuvre des essences du bocage.
 

Commanditaires :
Catherine Darrot et Philippe Boudes (unité pédagogique d'Agrocampus Ouest "Sciences Humaines et Territoire")

Description et objectifs :
L’Ajonc d’Europe, plante emblématique des pays celtes, était autrefois utilisé par les paysans bretons de multiples manières : ressource fourragère, composante majeure du compost, haies et confinement du bétail, combustible sous diverses formes, plante tinctoriale. Depuis les étapes de la modernisation agricoles des années 60‐70, ces usages sont tombés en désuétude. Pourtant, les qualités de cette plante restent intactes. Dans le cadre des travaux du projet de recherche « Maris » (financé par l’ANR – Agence Nationale pour la Recherche), une analyse socio‐technique des possibilités d’innovation autour de cette plante est proposé.

Ce projet « conduite de projet innovant » y contribuera en menant une analyse de ces possibilités et des enjeux associés, sur le site mégalithique de Saint-Just (sud 35). Ce site touristique et écologique géré par le département d’Ille et Vilaine présente une mosaïque de paysages de landes et d’espaces agricoles, avec une articulation entre gestion publique et délégation privée avec des agriculteurs.

Les étudiants travailleront en 2 temps :

  1. Un temps de diagnostic
    Quelles formes de propriété foncières, de gestion, d’usages, s’articulent dans ce lieu ?
    Quelles modalités techniques de gestion de l’ajonc sont appliquées dans ces différents sous‐espaces ?
    Une synthèse bibliographique sur les usages contemporains de l’Ajonc expérimentés par les gestionnaires de cet espace (compost) ou d’autres zones bretonnes présentant des similarités (fourrage et compost dans le PNR Armorique, étude ADEM‐AILE sur les combustibles à base de lande…)
  2. Un travail sur les innovations possibles
    Quelles seraient les innovations possibles pour la valorisation contemporaine de cette plante sur la base de l’exemple de Saint‐Just ?
    Quelles exigences organisationnelles faudrait‐il prendre en compte pour mettre en œuvre ces innovations sur le site de Saint-Just ?